Le corps est une biographie. Après avoir réduit le sujet à une entité intellectuelle extérieure et objective, s’acharner sur la manifestation la plus intime de l’être. Celle où l’Homme est le plus vulnérable. Tous les faits […]

"L'Histoire de l'Art, la Philosophie et la Peinture sont pour lui les outils par lesquels il cherche, en stigmatisant l'Humanité d'aujourd'hui, à individualiser la possibilité d'un Homme nouveau. Sa Peinture est l'expiation d'un monde qui, par le corps martyrisé, cherche une issue."
F.Speranza

Le corps est une biographie. Après avoir réduit le sujet à une entité intellectuelle extérieure et objective, s’acharner sur la manifestation la plus intime de l’être. Celle où l’Homme est le plus vulnérable. Tous les faits […]
“La sensation, c’est ce qui doit être peint. Ce qui est peint dans le tableau c’est le corps, mais non plus en tant qu’il est représenté comme objet, mais en tant qu’il est vécu comme éprouvant […]
“Les visages font-ils partie du corps ? Parfois j’en doute. Ils semblent avoir une vie indépendante, comme s’ils existaient sans le poids du reste. Ils viennent directement du démoniaque et de l’angélique. D’en bas et d’en haut. […]
C’est amusant, lorsqu’on y pense ; à l’époque du début de l’impressionnisme, lorsque tous ces Peintres cherchaient désespérément à détruire la main-mise du réalisme à tout prix, le VRAI révolutionnaire ce ne fût pas l’un des rupins déchaînés (Monet, […]
La petite histoire ? Les Préraphaélites avaient un code trèèèèèès strict. Mélancolie à haute dose, amours transis et systématiquement déçus sinon ce n’est pas drôle, mépris pour le présent, et modèle obligatoire (en gros, hein). Hunt étant le plus fou […]
Alma Malher… Collectionneuse d’artistes, muse à génies… En 1914 la passion destructrice entre Kokoschka et Alma est dans une impasse. Enceinte, et mariée au compositeur Gustav Mahler, elle avorte. Kokoschka commence à sombrer dans une obsession morbide qu’il mettra […]
Nous construisons un monde nouveau…
Aaah Paul Nash…Paul Nash, quoi.
C’était un enfant malheureux et solitaire, Nash ; sa mère était gravement malade psychologiquement, avec des accès de violence terrible, la maison était un caveau.
Le petit Nash prend l’habitude de fuir se réfugier dans la forêt. A l’âge de 11 ans il a une révélation : la Nature est vivante. Elle est dotée d’une pensée propre. Elle nous observe, nous les pauvres humains. Elle vit à son rythme, et si nous ne voyons pas les pierres se déplacer, c’est parce que nous sommes, nous les hommes, devenus artificiels.
Il décide de consacrer sa vie à Peindre le “Génie de la Nature”.
Ado, il fuit l’Académie. Rester enfermé des heures à dessiner des modèles, très peu pour lui. Du reste, peindre l’être humain ne l’intéresse absolument pas.
Il se lance dans une oeuvre magnifique, dans ses dessins et ses toiles la Nature semble nous parler, nous révéler des choses indicibles.
Et l’AIR. L’air dans ces toiles…je ne connais pas d’autre Peintre ayant réussi à peindre la sensation de l’air, du pouvoir de respirer, de la chance de pouvoir respirer.
Il fallait un asthmatique pour peindre comme ça (il en mourra, de son asthme).
Et cette palette, unique…
Et puis un jour…
Un jour c’est 1914, il a 23 ans, et il se retrouve dans les tranchées…
Il ne comprend pas, Nash.
Il n’arrive pas à prendre la guerre au sérieux. Il voit ça comme un immense jeu débile, il voit avec les yeux de la Nature, il ne voit que des fourmis occupées à s’entre-dévorer, et pour quoi ?
Alors qu’il est occupé à dessiner hors de sa tranchée (Nash…), il glisse sur la boue, tombe, et se brise plusieurs côtes.
Quelques jours plus tard, pendant qu’il est à l’hôpital, c’est la triste bataille de Pasendaele qui commence. La plus meurtrière de la guerre. Un carnage sans nom. Une vision d’apolcalypse.
Plus de 200.000 morts en une poignées de journées infernales.
Toute sa compagnie est décimée.
Tous ses amis sont massacrés.
Nash s’en veut, il a honte d’avoir survécu.
Il se met à être obsédé par une chose : devenir Peintre de guerre. Il sollicite l’armée qui refuse (soyons sérieux, Messieurs. La Peinture de guerre, c’est la représentation de batailles, de hauts faits, de blessés, de héros ! Qu’est-ce qu’il veut, le paysagiste, là ?!).
A force d’écrire partout, il arrive à fatiguer les gradés.
Ok, Nash, va donc peindre la guerre, fais-nous rire…
Et Paul Nash va réaliser ce qui est, à mon sens, une des deux plus incroyables séries de peintures de guerre du 20e siècle.
Il va prendre la guerre “à rebours”.
Pas de corps ensanglantés, pas d’actes “héroiques” à la con.
Non.
La guerre vue…par la Nature.
Le regard d’un homme qui n’en a rien à foutre, des bonnes mauvaises raisons que l’humain se trouve pour avoir juste le curieux plaisir de détruire.
Et, en 1918, il peint le chef-d’oeuvre de la série.
Le sol comme un corps labouré de cicatrices, les organes sans dessus-dessous…les arbres pétrifiés, calcinés, comme des mains lancées vers le ciel…et ce soleil, blanc, froid, qui ne réchauffe plus rien.
Et Nash, que ses amis décrivent comme “incapable d’une action cynique”, Nash le rêveur, Nash donne un titre terrible à son tableau.
“We Are Making a New World”.
Aaah Paul Nash…Paul Nash, quoi…
Paul Nash (1889-1946)
“We are making a new world”
Huile/toile
1918.
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